(Agence Ecofin) – La réduction des prix des diamants proposés à ses clients est le dernier recours utilisé par De Beers, en cas de ralentissement de la demande sur le marché mondial. Ces derniers mois, la compagnie a cherché des alternatives incluant une réduction de l’offre et la publicité pour relancer la demande.
A l’occasion de sa nouvelle session de vente aux enchères, De Beers prévoit une baisse de 10 à 15 % des prix pour la plupart des diamants proposés à ses clients. Cette information de Bloomberg reflète l’échec de la stratégie du groupe minier ayant consisté ces derniers mois à trouver des alternatives à la baisse mondiale des prix des diamants, voire à tenter d’inverser la tendance.
Pour éviter de répercuter la baisse des prix sur ses ventes aux enchères de 2024, De Beers a notamment offert des facilités à ses clients. Lors des dernières sessions, ces derniers n’étaient donc plus tenus d’accepter les lots de diamants et les prix fixes qui les accompagnent. La compagnie a aussi diminué l’offre de diamants sur le marché, en réduisant sa production minière. De Beers tente enfin depuis plusieurs mois de relancer l’attractivité pour les diamants naturels, à travers des campagnes marketing ciblées.
Cette stratégie a contribué à maintenir stable le prix moyen des diamants vendus par le groupe, soit 164 dollars le carat au premier semestre 2024, contre 163 dollars le carat pour la même période un an plus tôt. Les revenus générés par les ventes de diamants bruts ont néanmoins baissé de 20 % en glissement annuel, s’établissant à 2 milliards de dollars fin juin 2024. En parallèle, le marché des diamants naturels reste en berne.
Evolution des prix des diamants, naturels et synthétiques, depuis 2020
« Dans l’ensemble, le marché du diamant continue de connaître des conditions de marché peu favorables […]. Les principaux producteurs de diamants limitent les ventes de diamants bruts pour le reste de l’année 2024 afin de lutter contre l’offre excédentaire de diamants polis résultant de la faible demande des États-Unis et de la Chine », a ainsi reconnu en octobre, Lucapa Diamond qui exploite la mine Lulo en Angola.
Les producteurs de diamants sont néanmoins unanimement optimistes par rapport à l’évolution de la situation. Ils s’appuient notamment sur la baisse continue des prix des diamants synthétiques depuis le début de l’année et des fondamentaux « positifs » sur le marché à long terme. « La demande devrait dépasser l’offre future, cette dernière ayant diminué au niveau mondial au cours des dernières années », assure Lucara Diamond, propriétaire de la mine Karowe au Botswana.
Emiliano Tossou