TOPICS:AffaireDiamants Bokassa
POSTED BY: LAREDACTION 23 JUILLET 2024
En 1979, Le Canard enchaîné révèle un scandale politico-financier qui éclabousse Valéry Giscard d’Estaing et ternit l’image de la France en Afrique. Des diamants offerts par le dictateur centrafricain Jean-Bedel Bokassa au président français soulèvent des soupçons de corruption et jettent le trouble sur les relations entre la France et ses anciennes colonies. Ce scandale aux ramifications multiples aura des conséquences durables sur la vie politique française et marquera l’histoire des relations entre la France et l’Afrique.
10 octobre 1979 : Le Canard enchaîné publie un article explosif
Le journal satirique français Le Canard enchaîné a lancé, le 10 octobre 1979, une tempête politico-médiatique en révélant que le président de la Centrafrique, Jean-Bedel Bokassa, aurait offert des diamants de grande valeur à Valéry Giscard d’Estaing, alors ministre des Finances français, et à son entourage. Cette affaire, qui deviendra connue sous le nom d’ »affaire des diamants de Bokassa », marquera durablement la présidence de Giscard d’Estaing et contribuera à ternir l’image de la France en Afrique.
Des cadeaux somptueux et des dessous de table ?
Selon les révélations du Canard enchaîné, Bokassa aurait remis à Giscard d’Estaing, en 1973, une plaquette de diamants de 30 carats, d’une valeur estimée à plusieurs millions de francs. D’autres diamants auraient également été offerts à des membres de la famille et du cercle proche du président français. Ces présents somptueux, qualifiés de « cadeaux protocolaires » par l’Élysée, soulèvent immédiatement des soupçons de corruption.
Valéry Giscard d’Estaing se défend maladroitement
Face au scandale qui enfle, Giscard d’Estaing tente de minimiser l’affaire, affirmant que les diamants n’étaient que de « petits cailloux » sans grande valeur et qu’il les avait revendus pour des œuvres caritatives. Cependant, ses explications ne convainquent pas l’opinion publique et la presse. L’absence de transparence et les contradictions dans les déclarations du président français alimentent les doutes et renforcent le sentiment de trahison chez une partie de la population.
Un symbole des relations troubles entre la France et l’Afrique
L’affaire des diamants de Bokassa met en lumière les relations complexes et parfois troubles entre la France et ses anciennes colonies africaines. Le soutien de la France à des régimes dictatoriaux, comme celui de Bokassa, en échange de l’accès aux ressources naturelles et d’une influence politique, est alors vivement critiqué. L’affaire cristallise les tensions et les critiques envers la politique africaine de la France, perçue comme néocoloniale et corrompue.
Un impact durable sur la vie politique française
L’affaire des diamants de Bokassa aura un impact durable sur la vie politique française. Giscard d’Estaing, déjà fragilisé par des difficultés économiques et sociales, est fragilisé par le scandale. L’affaire contribuera à sa défaite lors de l’élection présidentielle de 1981 face à François Mitterrand. Au-delà du cas de Giscard d’Estaing, l’affaire des diamants de Bokassa a également contribué à modifier la perception de la politique africaine de la France et à questionner les relations entre l’ancienne puissance coloniale et ses anciennes colonies.