(Agence Ecofin) – L’industrie mondiale des diamants est en crise depuis plus d’un an, avec une baisse de la demande et des prix. Premier producteur mondial de diamants quand on considère la valeur, le Botswana anticipe cependant une reprise progressive du marché et s’y prépare déjà.
Le marché mondial des diamants devrait se remettre, au cours du dernier trimestre 2024, de la crise liée à la baisse de la demande mondiale en cours depuis plusieurs mois. C’est du moins la prévision du Botswana, premier producteur africain de diamants, qui prépare des mesures pour profiter d’une reprise de la demande.
Selon la ministre botswanaise des Finances, Peggy Serame (photo), le pays vise une facilité de crédit de 300 millions $ auprès des banques locales au profit de la société publique Okavango Diamond Company (ODC). Cette dernière est chargée de négocier la part des diamants qui est allouée au Botswana, dans le cadre de son partenariat avec la compagnie De Beers.
Dans le cadre d’un accord de dix ans signé en 2023, cette part passe de 25 % de la production de diamants bruts à 30 % dans un premier temps, avec un objectif de 50 % d’ici la fin de l’accord. Pour mobiliser cette facilité de crédit nécessaire pour les achats plus importants à venir, la société cherche une garantie de 175 millions $ auprès du gouvernement.
« La garantie gouvernementale de 175 millions de dollars soutiendra de manière cruciale le droit accru d’ODC à 30 % de l’offre brute de Debswana, et aidera l’entreprise à négocier des taux favorables sur le marché local pour une nouvelle facilité de fonds de roulement », explique Mme Serame.
Fin de crise sur le marché ?
Grâce aux fonds qu’elle espère mobiliser, ODC sera bien placée pour profiter d’une éventuelle hausse de la demande mondiale de diamants. Au premier trimestre 2024, il faut cependant souligner que la crise dans l’industrie s’est poursuivie, notamment avec une baisse de 20 % en glissement annuel des ventes du groupe De Beers. Dans une mise à jour sur l’industrie publiée début juillet, l’analyste Edahn Golan estime néanmoins que la demande des consommateurs pour les bijoux en diamants s’améliore.
Pour les cinq premiers mois de 2024, les ventes de bijoux ont ainsi progressé de 2,4 % aux États-Unis. Il souligne également que la dépense moyenne par diamant des consommateurs américains est en hausse. Si ces signes ne sont pas suffisants pour conclure à la fin de la crise, ils restent néanmoins encourageants pour le Botswana, où les diamants représentent un tiers du PIB et 80 % des exportations.
Emiliano Tossou