Les statistiques sont rendues publiques par la fondation helvétique SWISSAID, dans un nouveau rapport paru le 30 mai 2024 et illustrant avec des chiffres inédits un phénomène bien connu du secteur minier africain.
Le rapport intitulé « Sur la piste de l’or africain – quantifier la production et le commerce afin de lutter contre les flux illicites » présente Dubaï comme la plaque tournante pour l’or sorti de manière illégale de plusieurs pays africains.
Dans ce nouveau rapport, SWISSAID indique que cet or de contrebande concerne surtout la production artisanale et à petite échelle. 80 à 85 % de la production de ce secteur transite en effet par les Émirats, tandis que l’or industriel africain est majoritairement exporté en Afrique du Sud, en Suisse et en Inde.
Pour la seule année 2022, le document estime que 66,5 % (405 tonnes) de l’or importé aux Émirats arabes unis en provenance d’Afrique a été exporté en contrebande des pays africains. Au total, 435 tonnes représentant une valeur de 30,7 milliards USD au 1er mai 2024 ont été exportées en contrebande à partir des pays africains en 2022.
Selon des données de Comtrade analysées par Reuters dans une enquête de 2019, un écart de 3,9 milliards USD a été noté entre ce que les Emirats Arabes Unis affirment avoir importé de 21 pays africains et ce que ces pays ont exporté officiellement vers l’État fédéral.
Olivier KAFORO